Gérer l’instinct grégaire des chevaux lors de la séparation de deux congénères

07 Septembre 25

L’instinct grégaire est profondément ancré chez les chevaux : ce sont des animaux de proie qui trouvent leur sécurité dans le groupe. Cet instinct est essentiel dans la nature, mais il peut parfois compliquer le travail au quotidien. Beaucoup de cavaliers et de propriétaires se retrouvent confrontés à des situations délicates lorsqu’ils doivent séparer deux chevaux très liés. Celui qui reste au pré peut paniquer, s’agiter voire tenter de franchir les clôtures, tandis que celui qui part peut devenir nerveux et difficile à gérer.

Heureusement, il existe des méthodes pour accompagner les chevaux et leur apprendre à mieux vivre ces moments de séparation, tout en préservant leur sécurité et leur bien-être.

1. Comprendre l’attachement entre chevaux

Avant d’agir, il est important de reconnaître que l’attachement entre congénères est naturel. Vouloir le supprimer serait contre-productif. L’objectif est plutôt d’apprendre au cheval à gagner en autonomie, à gérer ses émotions et à avoir confiance en son environnement et en son humain.

2. Habituer progressivement à la séparation

  • Commencer par de courtes distances et durées : éloigner un cheval seulement de quelques mètres, puis revenir rapidement.
  • Allonger progressivement la durée de la séparation au fil des séances, sans aller trop vite.
  • Alterner les rôles : parfois sortir l’un, parfois l’autre, afin qu’aucun cheval ne soit toujours "abandonné".

3. Offrir un environnement rassurant à celui qui reste

  • Un espace sécurisé : vérifier la solidité des clôtures pour éviter tout risque d’accident.
  • Une distraction positive : donner du foin ou une ration pour occuper le cheval au moment de la séparation.
  • Un compagnon secondaire : si possible, laisser un autre congénère ou même un animal d’une autre espèce (âne, chèvre, mouton) pour réduire le sentiment d’isolement.

4. Garder le calme avec celui qui part

  • Travail progressif : commencer par des exercices simples et connus pour que le cheval se concentre.
  • Une attitude confiante du cavalier : la sérénité humaine influence beaucoup l’état émotionnel du cheval.
  • Renforcer positivement les moments où le cheval reste calme (caresses, pauses, voix douce).

5. Travailler l’autonomie en dehors de la séparation

  • Exercices de confiance : balades seul, travail à pied ou liberté pour renforcer la relation humain-cheval.
  • Renforcement des repères : habituer le cheval à trouver du confort et de la sécurité dans la relation avec son humain plutôt que uniquement auprès de son congénère.

6. Faire preuve de patience et de régularité

Chaque cheval est unique : certains s’adaptent vite, d’autres nécessitent plus de temps. La clé est la régularité et le respect du rythme de l’animal. Forcer une séparation brutale peut renforcer l’angoisse, tandis qu’un accompagnement progressif développe la confiance et la sérénité.

Conclusion

Gérer l’instinct grégaire des chevaux lors d’une séparation demande de la patience, de la cohérence et une bonne préparation. En travaillant progressivement, en sécurisant l’environnement et en renforçant la confiance du cheval envers son humain, il est possible d’éviter les comportements dangereux comme l’arrachement des clôtures et de garantir un travail serein avec celui qui part.