« Mon cheval arrache les clôtures dès qu’il se retrouve seul, je crains toujours un accident. »
Ces témoignages sont fréquents chez les propriétaires de chevaux. L’instinct grégaire, profondément ancré chez les équidés, rend la séparation de deux congénères parfois compliquée. Pourtant, il est possible d’apprendre au cheval à mieux vivre ces moments, sans stress ni danger.
L’instinct grégaire, c’est quoi ?
Le cheval est avant tout un animal de groupe. Dans la nature, rester ensemble est une question de survie : un individu isolé devient une proie facile. Cet instinct grégaire se traduit aujourd’hui par une forte dépendance émotionnelle entre chevaux qui vivent ensemble.
Lorsqu’ils sont séparés, certains peuvent paniquer : appels incessants, agitation, transpiration, voire comportements destructeurs comme arracher les clôtures.
Comprendre avant d’agir
Vouloir supprimer ce lien serait contre-productif. L’objectif est d’accompagner le cheval vers plus d’autonomie, en lui donnant confiance en son environnement et dans la relation avec son humain.
Stratégies pour apaiser le cheval qui reste au pré
- Enrichissement et occupation : proposer du foin, des branches, des pierres à sel ou des jeux.
- Compagnon calme : un autre cheval, un âne ou même une chèvre peuvent réduire la solitude.
- Espace sécurisé : vérifier la solidité des clôtures et éviter les zones à risque.
Habituer progressivement à la séparation
Une étude (Hartmann, Christensen & Keeling, 2011) a montré que l’habituation progressive réduit considérablement le stress.
- Séparer dans le même paddock avec une barrière entre eux.
- Sortir un cheval quelques minutes à la longe puis revenir.
- Éloigner progressivement vers un pré voisin ou la carrière.
- Allonger la durée et introduire le travail monté.
À chaque étape, récompenser le calme par la voix, une caresse ou une friandise.
Que faire avec le cheval qui part travailler ?
- Construire la confiance : un cheval qui a une relation solide avec son cavalier gère mieux l’absence de ses congénères.
- Rediriger l’attention : occuper ses pieds avec des transitions, changements de direction ou exercices connus. Cette technique de « masquage » aide à détourner le stress
- Favoriser la connexion : plus le cheval est attentif à son humain, moins il est sensible aux appels de ses compagnons.
Points clés de sécurité
- Ne jamais imposer une séparation brutale : risque de blessure.
- Progresser par étapes adaptées au cheval.
- Tenir compte du tempérament : certains sont plus dépendants que d’autres.
Les risques si rien n’est fait
- Panique et blessures possibles.
- Destruction des clôtures et danger d’évasion.
- Stress chronique affectant le bien-être global.
Les bénéfices d’un apprentissage progressif
- Développer l’autonomie et la résilience du cheval.
- Améliorer la sécurité au travail.
- Renforcer la confiance et l’équilibre émotionnel du couple cheval–cavalier.
Gérer l’instinct grégaire du cheval demande patience, régularité et cohérence. En mettant en place des séparations progressives, en sécurisant l’environnement et en renforçant la relation humain–cheval, il est possible de transformer ces moments stressants en expériences sereines.
